Les rencontres avec les autres groupes
Outre la rencontre avec les jeunes du Centro Darûe Malungo, les adolescents ont pu se mesurer à d’autres capoeiristes à l’occasion de différentes rodas (rencontres de capoeira) et ainsi évaluer leur style par rapport à celui des Brésiliens qui différaient selon les lieux visités, obligeant ainsi les jeunes à développer un sens de l’adaptation suivant la situation qui se présentait à eux.
La roda à la Casa da Cultura
La « casa da cultura » est située en plein centre de Recife, sur les rives du fleuve Capibaribe ; construite en 1850, cette maison d’arrêt de Recife a servi de prison jusque sous le régime militaire. Le 14 avril 1976, la nouvelle Casa da Cultura est inaugurée et l’ancienne prison transformée en centre d’artisanat et de culture, chaque cellule étant devenue une petite boutique de produits artisanaux locaux. Tous les vendredis soir, les capoeiristes de Recife et de la banlieue se retrouvent sous l’une des ailes de la Casa da Cultura (il y en a 4) pour la roda. Elle est réputée pour ne pas être une roda facile et est conduite par les quelques maîtres qui y ont élu domicile : Mestre Duval et Mestre Barão pour le groupe « Axé Capoeira ». Publiquement ouverte à tous, nombreux sont les capoeiristes qui viennent observer ce qui s’y passe sans entrer dans l’arène !!!
« … Après en début de soirée, c’était roda avec le groupe Axé capoeira. c’était chaud les jeux mais il fallait représenter capoeira viola ! C’est ce qu’ont a fait et certains membres sont entrés dans la roda dont moi. J’ai eu peur de me faire arracher la tête, mais sa va, je me suis bien débrouillé. D’ailleurs même ceux qui sont entrés. Puis c’était musique toute la soirée. La musique ne voulait plus s’arrêter partout ou on allait, CAPOEIRA Viola ne voulait plus arrêtés de danser et chanter. C’est sûr et certain. On est bien au Brésil »!!!
« Axé capoeira n’a pas vraiment laissé place à CAPOEIRA VIOLA. ils dégageaient tout le monde à peine rentré dans la roda. Il fallait qu’ils (Axé Capoeira) se fassent remarquer, mais seulement eux ».
Le voyage vers le sertão
Afin de rencontrer deux groupes dans l’arrière-pays de l’état voisin – l’état de la Paraiba- nous avons effectué un petit périple dans le sertão à la rencontre des capoeiristes Mestre Sabià à Campina Grande et Professor Messiah à Patos, qui sont des partenaires historiques de Jô-Agnès, puisqu’elle les connaît depuis le début des années quatre-vingt, période à laquelle elle découvrait elle-même la capoeira. A chaque séjour au Brésil, elle ne manque jamais de leur rendre visite et l’annonce, en juillet 2003, du voyage avec son groupe avait autant intrigué qu’excité la curiosité des capoeiristes brésiliens. Rendez-vous avait alors été pris pour la fin de l’année !!! L’accueil chez l’habitant et dans les locaux de l’académie du groupe « Cordão de Ouro » dans la petite ville de Patos restera longtemps dans les mémoires ainsi que l’intensité des rodas !!!! De l’avis de tous, cette excursion a été remarquable. Le groupe « Badauê dos Palmares » quant à lui, a surpris les jeunes de par son style de capoeira : une capoeira angola plutôt basée sur la proximité entre les deux joueurs et l’efficacité du geste d’attaque, défense et de contre-attaque. Moins de théâtralité et plus d’objectivité que dans la capoeira angola connue des jeunes franciliens.
« Au début de la deuxième semaine, nous sommes partis en voyage à travers le Brésil. Par contre, je ne sais plus où. C’est sur avec un pays comme le Brésil! Le voyage était long et épuisant mais au bout du compte, on a eu des super résultat. On a jouer avec deux groupes : Cordao De Ouro et Badauê. J’étais content de jouer avec Cordao De Ouro car pour moi c’est un bon groupe. Je voulais les rencontrer, et maintenant c’est fait ! C’était un super spectacle et Capoeira Viola a tout cassé ! Avec l’autre groupe, c’était bien même si c’était de l’angola plutôt renforcé selon moi. Je peux en conclure que ces deux roda m’ont appris d’énormes choses. Déjà, j’était super impressionné de leur acrobatie, pour le premier groupe, mais également de l’attaques et de la défenses du deuxième groupe. C’est sur c’est impossible que je quitte la capoeira et il faut que je m’entraîne à fond »!!!
« Les rencontres avec d’autres groupes m’ont mit la gouache pour travailler mon jeu au sol » !
La Roda de Confraternização
samedi 27 décembre 2003
La communauté de pêcheurs auprès de laquelle nous nous sommes installés et avons tissé des liens depuis plusieurs années attendait avec curiosité notre roda. C’est pourquoi, nous avons appelé à une grande rencontre de capoeiristes le samedi suivant les festivités de Noël, sur la place de terre battue face à l’océan, nichée derrière les baraques de la plage, au lieu dit Largo do O /« terreiro de tia Creuza » c’est-à-dire « le bon coin de tante Creuza » ! Comme nous avions posé trois banderoles à des endroits stratégiques de notre quartier, la place de l’église, la place de la forteresse et la plage, annonçant une rencontre franco-brésilienne, nous avons eu de la visite !!! De plus, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et les jours suivants, les capoeiristes du coin qui n’avaient pu participer à la roda sont venus nous trouver chez nous !
« la roda de confraternização était bien même si il y avait de la pression. Mais bon on est au Brésil : les capoeiristes sont trop chaud, plus la musique et la chaleur cela ne facilite pas la tâche. Je suis content car tout le monde a joué même si la peur était présente. De plus, on s’est tous bien défendu contre ces capoeiristes bagarreurs ».
« Aujourd’hui c’était la roda de confraternizaçao. C’était bien mais la capoeira qui a été joué était un peut trop violente à mon goût. Même en angola certaines personnes plaçaient des ciseaux ! à par cela c’était bien ».
« Je pense qu’il faut du courage pour organiser une rencontre comme celle-ci».
« J’ai appris plein de choses sous la pression ».
« Aujourd’hui la roda était tendue mais normal ».
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