Le Voyage
Du 19 décembre 2003 au 3 janvier 2004, 9 adolescents et jeunes adultes accompagnés de 2 encadrants. L’élaboration d’un journal de bord, appelé le « livre d’or », a permis un retour des jeunes tout au long du voyage. Ils se sont d’ailleurs prêtés avec plaisir à cet exercice ! Dans le texte qui suit, les témoignages des jeunes sont rapportés entre guillemets, écrits avec une petite police de caractère. Leurs propos n’ont pas été retouchés.
Départ de Paris le vendredi 19 décembre 2003.
Arrivée à Salvador de Bahia le soir même, transfert vers Recife le lendemain soir, ce qui nous laisse presque 24 heures sur place. Nous dînons dans les alentours et le samedi 20 décembre, nous retrouvons nos amis bahianais à la plage dans le quartier de Boca do Rio. Nous préférons explorer les environs plutôt que de nous rendre en ville visiter le Pelourinho, promenade que nous nous réservons pour le retour. Le soir, nous nous dirigeons vers la rodoviaria – la gare routière – pour prendre le seul bus de la journée qui nous emmènera à Recife : c’est parti pour 12 heures de trajet !!!
Nous arrivons à Recife le samedi 21 décembre au matin.
« Après un voyage de 12 heures, nous sommes arrivés à bon port. Après avoir joué nos vaillants à notre arrivé samedi en ne mettant pas de crème solaire, le soleil nous a rappelé à l’ordre. Le groupe ressemble plus à un banc de crevette qu’à des capoeiristes.»
« Enfin à part le bus, tout se passe pour le mieux, ou se sent comme des poissons dans l’eau et les instruments sont devenus nos meilleurs amis. A bientôt pour de nouvelles aventures dans loft brésilien » !
« C’est cool la casa elle est belle il y a ce qui faut ».
« Avant le petit breakfast, on est partie faire un bon footing, abdos et on a nagé comme des poissons suivie d’étirement dans l’eau. Là on avait très très faim et on a bien manger. Quoi encore, j’adore la musique brésilienne ».
« Après manger, stage musique, jeux de capoeira, plus longtemps ça durera, mieux se sera » !!!
« Le club est vraiment opérationnel dans les relations amicaux, fraternel ».
« Je n’arrête pas d’apprendre des sons de berimbau ! Et ce n’est pas fini !! Sinon je participe au troisième batizado. C’est mortel ! Je ne voyais pas les choses comme ça mais maintenant, je suis au courant ! Je sais ce qui m’attend ! En espace d’une journée j’ai fait des grandes découvertes. Vraiment ce voyage fera du bien à tout le monde » !
Les jeunes ont été logés dans une maison à environ 50 mètres de la plage dans le quartier de « Pau Amarelo » à proximité d’un village de pêcheurs. La journée débutait en général par un footing collectif sur la plage suivi d’un entraînement de fonds (étirement, musculation) et de capoeira. Ensuite, place au petit-déjeuner avant d’attaquer une matinée estivale aux alentours de la maison : plage, petites sorties chez les commerçants du coin, musique et chants dans le jardin de la maison, discussions entre les membres du groupe.
L´échange avec le Daruê Malungo
L’après-midi était réservé aux entraînements dirigés par Mestre Meïa Noite dans son centre, situé à Chão de Estrelas, à raison de 3 heures par jour pendant 4 jours. Cet entraînement a permis aux adolescents de découvrir les différents rythmes et danses traditionnels en compagnie des jeunes brésiliens du centre. Cette rencontre a facilité, par le biais d’une passion commune, l’échange entre les jeunes franciliens et les jeunes brésiliens.
« Là, on est dans le mini bus, il fait très chaud. On joue au pandeiro et on apprend de nouvelle musique de samba en direction de Daruê Malungo ».
« 2 ème journée d’entraînement avec maître Meia-Noite et je le trouve surprenant. En plus, j’ai joué avec lui dans la roda et j’ai rien compris à ce qui m’arrivais. C’était génial ».
« Les entraînements avec maître Meia-Noite sont d’enfer » !!
« J’ai jamais autant été crevé lors d’un entraînement. En plus avec ses pas de danse, il nous donne du rythme dans la peau. Maintenant tout le monde danse ; cela a marqué les esprits et les corps. C’est cool pour notre formation de capoeiriste ! On a pas fini d’apprendre »!!
« Aujourd’hui, c’était l’entraînement chez maître Meia-Noite, l’après- midi. Comme d’habitude c’était un entraînement d’enfer ! Ensuite le MARACATU s’est présenter : I love cette orchestre, cette ambiance, cette musique ! Ca déchire ».
Le Centro Daruê Malungo étant situé dans un quartier très défavorisé, nous avons préféré loger ailleurs et nous avons donc loué une maison dans un autre quartier, en bord de mer. Nous avons fait appel à un chauffeur pour nous conduire au Daruê Malungo avec son minibus.
Maître Meia-Noite s’est rendu entièrement disponible pour notre groupe et s’est occupé personnellement de l’entraînement des jeunes franciliens. Le premier jour, il nous a fait visiter le centre qui comprend des salles d’alphabétisation et de couture, un grand salon pour l’entraînement, un atelier d’arts plastiques et un autre pour la musique ; à l’extérieur on trouve quelques parcelles réservées à l’horticulture autour du centre et derrière des terrains vagues où paissent quelques bêtes. Puis, nous nous sommes installés dans le grand salon avec maître Meia-Noite et les jeunes de son groupe. Son approche du mouvement et de la capoeira en particulier, à travers la danse populaire a eu pour effet immédiat de rapprocher tous les participants et a facilité les échanges entre les deux groupes de jeunes. Dans son cours qui est principalement construit sur le principe de coopération, il propose de nombreux exercices à effectuer à deux, trois, quatre, voire plus … ce qui provoque les situations d’échanges ; les deux groupes ont d’ailleurs manifesté de l’intérêt et de la curiosité l’un envers l’autre et se sont découverts au cours des exercices.
Après cet entraînement, nous avons été initié aux percussions du maracatu. C’est un des élèves de maître Meia-Noite, formé au Daruê Malungo, qui s’est chargé de nous introduire dans cet univers à la fois traditionnel et contemporain : en effet, le maracatu réunit de nombreux percussionnistes et danseurs en un cortège chatoyant qui met en scène le couronnement des rois et reines du Congo et fait défiler toute la cour royale : le roi et la reine, les serviteurs, les baianas, la dama de passo, etc… Au temps de la colonisation, ce cortège regroupait les esclaves devenus chambellans l’espace d’une fête qui célébraient les sociétés africaines et leurs souverains d’avant la déportation forcée vers le nouveau monde. Aujourd’hui, le maracatu est une expression musicale et chorégraphique de Pernambouc, synonyme de l’identité afro-brésilienne maintenue vive par la force de volonté des descendants d’esclaves, comme l’est d’ailleurs la capoeira.
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